Olivier et le Roi Singe

Pour certains la rencontre avec le tatouage s’est faite à vingt ans, en commençant par de petites pièces et en les accumulant. Olivier a choisi l’itinéraire inverse.

Pour lui c’est venu plus tard et directement en grand, à quarante ans au moment des faits. Une démarche dans laquelle il s’est plongé avec passion qui rythme sa vie depuis et qu’il raconte avec lenteur, précision et les yeux qui brillent, capable de donner le nombre de séances déjà effectuées.

Tout débute pendant des vacances matinées d’ennui et la lecture par hasard de « Tatoo world », c’ est la découverte du tatouage dans sa diversité .

Olivier, informaticien dans le secteur bancaire, s’extrait de la vision du tatouage comme un sport pour mauvais garçons , y voit un art et se lance dans des lectures et une recherche documentaire. Ce sont ces lectures qui vont le décider à s’encrer.

Parmi ces livres « Tatooisme » comporte six pages sur un certain Roberto Dardini et la photo d’un bras végétal.

Les livres s’enchainent et nourrissent son envie d’une grosse pièce dans l’esprit du traditionnel japonais et d’une scène forte exprimant l’idée de lutte, de persévérance . Scène évoquant le combat qu’il a mené contre l’hyper obésité

Après une première pièce ornementale sur les jambes la rencontre avec Roberto Dardini se fait aux derniers trappeurs en 2016. L’envie d’une carpe Koi remontant le courant pour se transformer en dragon laisse place à une représentation du Roi Singe.

Conte chinois traditionnel le roi singe est omniprésent dans la culture asiatique et a largement débordé vers l’occident. On le trouve dans de nombreux mangakas, films. 

Au théâtre il a été joué régulièrement par l’Opéra de Pékin, notamment à Paris, Avignon, également adapté par Jamie Howlett de Gorillaz .

Il est à l’origine du Son goku de Dragon Ball Z donc très présent autour de nous , qu’on le sache ou non.

Olivier l’a découvert enfant par une revue à laquelle ses parents l’avaient abonné, rencontré à nouveau adulte dans la bibliothèque d’une école d’ingénieurs qu’il avait en charge. Curieusement le rayon bandes dessinées de cette bibliothèque s’est développé bien vite pendant le passage d’Olivier…Parmi celles ci l’adaptation du roi singe par Katsuya Terada.

Il s’est reconnu dans ce conte par l’esprit libre, indépendant et espiègle qu’incarne le personnage de Sun Wukong dont le moteur est le jeu, l’amusement. Roi des singes capable de vaincre les armées célestes, de dévorer les fruits d’immortalité avant de vivre mille aventures en escortant un moine parti au Tibet à la recherche d’écritures saintes.

Le choix se fait sur une image forte pour le représenter, influencé par la représentation qu’avait pu en donner Katsuya Terada, Olivier y retrouve cet esprit de lutte, de combat qu’il souhaite manifester.

Le travail se fait alors sur « dix huit séances…et demie » en incluant la retouche finale. Olivier découvre un bien être dans ces rendez vous avec l’endorphine, voit un aspect initiatique dans ce rapport à la souffrance et l’état dans lequel il se plonge pendant les longues séances . Le salon des derniers trappeurs devient un lieu de rendez vous fixes et d’habitudes.

Sur son corps apparait une image sombre d’un roi singe en pleine action combattant un dragon , très présente et cachée à la fois puisque toutes les parties visibles du corps demeurent vierges , ce qu’il situe dans l’esprit japonais  » où les plus belles pièces sont cachées au fond des temples ».

Il peut donc travailler sans montrer même si dans la banque l’on est passé du costume à des tenues moins strictes et comme partout les tatouages fleurissent. Olivier est donc couvert l’hiver, en manches courtes l’été . La seule collégue lui ayant dit « ne pas aimer les tatoués » après avoir découvert ses bras n’avait déjà aucun échange avec lui au préalable, ^pour le reste les retours sont positifs et son entourage curieux.

A quarante sept ans maintenant, après vingt trois séances Olivier se considère comme en étant « seulement trois tatouages » : les jambes, le dos et des bras pour une collaboration entre Roberto Dardini et Max Well mais….ceci est déjà une autre histoire.

Portrait – El Patman

El Patman est un artiste tatoueur attachant qui évolue dans le milieu depuis maintenant plus de 18 ans.  Sa fascination pour le tatouage débute à l’âge de 15 ans lorsqu’il découvre sur un ami une pièce réalisée à l’aide d’un compas. Ce n’est que bien plus tard qu’il envisagera de devenir tatoueur.

El Patman - Les derniers trappeurs

 

Après un bac art plastique, il s’oriente en 1988 vers des études de langues étrangères appliquées.  Toutefois, le dessin et la musique faisant parties intégrantes de sa vie, il décide de tenter sa chance dans une voie plus artistique, plus libre.  Pendant près de 10 ans il va enchainer les boulots, et notamment avec des cachets en tant que musicien et des contrats en tant que graphiste.

Le tatouage quant à lui, par son aspect définitif, est toujours présent dans un coin de sa tête. Au gré des tournées avec son groupe de musique, il va se faire encrer par différents tatoueurs aux quatre coins de la France. En parallèle, Pat dessine pratiquement quotidiennement pour des amis et connaissances qui souhaitent se faire tatouer.

Autour des années 2000, poussé par des proches, il se lance dans l’aventure tatouage. C’est Yann Black, précurseur du style graphique, qui va le former et lui apprendre les ficelles du métier durant deux ans.  Il passe ensuite ses premières années en tant que tatoueur professionnel chez Jimmy de Basic Instinc, où il fait d’ailleurs la rencontre de Roberto.

El Patman - Les derniers trappeurs

 

L’un des tournants de sa jeune carrière se déroule lors d’un séjour à Londres où il se lie d’amitié avec deux tatoueurs: Xed le head et Thomas Thomas.  Ces deux pionniers du dotwork, technique qui est alors une petite révolution dans le monde du tatouage, l’influenceront énormément dans le développement de son style.

Son parcours « tatouesque » se poursuit ensuite dans différentes boutiques parisienne en tant que résident (Tribal act) puis guest (Mystery Tattoo Club, Art corpus ou encore La Boucherie Moderne) jusqu’en 2008. Il intègre cette année-là l’équipe d’Art Corpus de façon permanente et va prendre le temps de développer son style.

Pendant plus de 10 ans, El Patman peaufine donc sa technique mêlant pointillisme, motif géométrique et ethnique. Toujours avec cette envie de créer et d’adapter de nouveau motif sur le corps, il trouve son inspiration tout autour de lui : la rue, l’architecture et la nature.

 

 

El Patman - Les derniers trappeurs

 

Fraichement arrivé chez les Derniers Trappeurs, il reprend du service. Tout en gardant son style en pointillé, il souhaite maintenant apporter une nouvelle dimension à ses pièces en y incorporant notamment du dot couleur et de la gravure.

 

 

El Patman - Les derniers trappeurs

 

Pour toute information ou prise de rendez-vous, n’hésitez pas à le contacter par mail ou bien à nous envoyer un message via notre formulaire de contact.

 

Portrait – BadSkull Company

Né chez nos amis Belge dans une petite bourgade nommée Mons, Adrien, aka BadSkull Company, est un artiste tatoueur qui a vécu mille vies avant de faire ses armes dans le tatouage.

Adrien BadSkull Company - Les derniers trappeurs

 

Fils de fonctionnaires, il bourlingue durant toute son enfance de ville en ville à travers toute la France. Arrivés à Paris où ils posent leurs valises, Adrien intègre l’ Ecole supérieur d’arts graphiques Penninghen.

A sa sortie, il devient illustrateur indépendant et, en collaboration avec deux amis de promotion, travaille durant quatre années sur différents projets de grandes envergures dans la presse et l’édition, notamment spécialisées dans les jeux de rôles (Jeux Descartes, Casus Belli, etc., …).

 

Vers le début des années 90, il décide de reprendre ces études et s’oriente vers l’infographie qui est alors un tout nouveau domaine de création artistique. En parallèle il va vivre sa première expérience tattoo en se faisant piquer dans un shop parisien. Celle-ci sera déterminante pour la suite de sa carrière tant elle a été marquante.

Plusieurs expériences professionnelles vont ensuite se succéder, notamment en tant que rédacteur graphique et directeur artistique dans différentes maisons d’éditions.

Adrien BadSkull Company - Les derniers trappeurs

En 2003, il créé sa société de communication graphique « Rose noire ». Cette riche aventure va durer dix ans. Après une succession d’évènements personnels il décide de tout arrêter pour retourner à ses premiers amours à savoir l’illustration et plus généralement, la création artistique traditionnelle. Il va voir dans le tatouage un moyen unique de s’exprimer et de collaborer avec les gens.

Le hasard fait parfois bien les choses puisqu’en 2013, Adrien fait la rencontre de Roberto Dardini dans le cadre d’un projet tatouage pour son bras. Après lui avoir montré son book et sa motivation à travers de nombreux passages à la boutique, Roberto accepte de le former.

 

Fortement influencé par son parcours professionnel et artistique, il développe à ses débuts un univers fantastique sombre et apocalyptique voire même parfois proche de l’horreur. Son style va cependant petit à petit évoluer vers la mystique et l’univers nordique. Ces sujets le fascinent et la possibilité de créer des pièces uniques pour chaque client avec une symbolique très forte l’attire tout particulièrement. Il se concentre donc maintenant principalement sur des pièces à influences nordiques mêlant symbolisme, sorcellerie our encore celtique, le tout en travail de lignes et de points.

Adrien BadSkull Company - Les derniers trappeurs

En 2017, Robert Dardini et Lionel Fahy lui proposent de s’associer pour un nouveau projet : « Les Derniers Trappeurs ».

En parallèle de son activité en tant que tatoueur résident et gérant de la boutique parisienne des Derniers Trappeurs, Adrien est en perpétuelle recherche de nouvelles connaissances sur la mythologie scandinave. Il a d’ailleurs pour but d’écrire un livre le plus exhaustif possible qui réunirait les symboles nordiques et leurs significations.

Retrouvez les créations de BadSkull Company sur sa page et sur Instagram.